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PiKaGlass

24 août 2005

Triste, triste, triste

Mon moineau du Japon est mort ce lundi matin, le 22 août entre 5 et 6h. A 4 heures je suis allé le voir, il somnolait au fond de sa cage, les ailes toujours pendantes. Il a relevé faiblement la tête, je l'ai laissé tranquille et suis allé me recoucher. Ne pas le déranger, continuer à lui administrer les soins prescrits par le véto, attendre qu'il reprenne des forces. C'est plus tard dans le silence de la nuit que j'ai entendu ce que j'ai compris à 6h comme étant le cri de son dernier envol. Le remède de cheval antibio-vitaminique prescrit n'y a rien fait. Son état de santé était trop dégradé, la visite médicale beaucoup trop tardive. Il était âgé de 9 ans, dernier survivant d'une fratrie de trois moineaux-femelles, troisième génération d'une colonie aujourd'hui disparue. Un ouvrage sur les oiseaux exotiques confirmait récemment à ma grande joie orgueilleuse que la durée de vie moyenne de cette espèce est de 5 ans. Je savais donc la déterioration de son état liée à son âge avancé et me préparais depuis un certain temps à sa mort inévitablement proche. J'avais dans l'idée que j'avais en quelque sorte accompli à son égard ma mission, jusqu'à ce que le vétérinaire m'apprenne que ces oiseaux-là peuvent vivre jusqu'à 20, voire 25 ans... Sa mort que je croyais donc honorablement remettre à plus tard n'aura été autre que précoce et le résultat d'une avarie de soins. A y repenser, il m'aurait fallu consulter beaucoup plus tôt, à savoir au moins 6 à 8 semains en amont, dès les premiers signes de fatigue constatés, depuis aussi qu'il ne sifflait plus sa partie de notre duo rockabilly. Mon moineau n'était pas si vieux mais malade, tout simplement. Il repose désormais au pied d'un arbre magnifique dont les racines protègent aussi ses deux soeurs. Je me sens profondément triste et coupable, et ma vie urbaine ne m'a pas autorisé depuis lundi à laisser librement couler mes larmes. Il me faut m'isoler pour le pleurer, exprimer ma peine avant qu'elle ne s'enfouisse profondément avec les autres.
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11 juillet 2005

Prophétie ?

Mon chien est mort il y a 6 mois, l'oiseau multi-centenaire 4 mois auparavant.
On arrive au bout.
Les compagnons d'Emmaüs passent vendredi à la première heure.
Selon notre accord, tout l'appartement sera totalement vidé après leur passage.
Je tiens à partir léger. Livres, disques, vaisselle, meubles, vêtements (hormis mon sac-à-dos) sont à leur entière disposition. Quant à moi je serai à mon boulot et accomplirai, à l'insu des autres ma dernière journée. Depuis deux mois, le soir après leur départ, je m'emploie méthodiquement à détruire dans le broyeur tous les documents me concernant ; impôts, banque, sécu, lettres, photos, tout. Les seules traces de mon passage seront au sein des administrations, mais ici, plus rien. Pas de souvenir, pas d'histoire, que dalle. L'agence avec laquelle j'ai rendez-vous lundi en huit pour l'état des lieux voudra bien entendu défendre l'idée que la caution doit rester sa propriété, et ça l'est déjà. Je ne discuterai pas parce que je m'en fous.
Lundi midi je n'aurai plus de téléphone, plus de clés, plus d'adresse, plus d'identité, le broyeur a bouffé ma carte avec le reste. Ce sera aussi ma dernière douche "intime".
Lundi midi je serai dans la rue, sans destination.

3 décembre 2004

Les gens sont vraiment pas gracieux,

ils sont toujours comme ça ?"
Le niveau sonore de sa drôlatique expression me sorti de ma torpeur matinale et me plomba sur mon siège quand je compris que c'est à moi qu'elle s'adressait, atterrée par le défilé des voyageurs qui s'offrait à elle. Manifestement, cette femme vient d'atterir sur la Planète des Singes et n'est pas encore actrice de sa vie parisienne. Dans quelques mois, si l'appel de sa terre natale décide de l'épargner, elle intégrera elle aussi quelques indispensables codes de conduite du coin.

29 novembre 2004

Artie Show

Les faux artistes sont des imposteurs, les vrais artistes sont insupportables.
29 octobre 2004

Le musicien

Ce soir, dans le métro station Charles-de-Gaulle-Etoile, un musicien auquel je ne prête pas plus attention entre dans la rame avec un petit instrument indéterminé de l'espèce des pianos en plastique noir et blanc, de ceux qu'on porte contre soi.
Lorsque la sonnerie se fait entendre, mon oreille est d'abord sollicitée par la fermeture des portes et les bruits alentours alors le musicien commence à jouer. J'entendais les premières mesures, quand happée par la douceur du chant mon oreille s'est faite plus attentive.
Il s'agissait d'un chant traditionnel d'Afrique du Nord ou peut-être de l'Europe de l'Est ? Je ne sais pas, mais les passagers de la rame dont j'étais ont partagé c'est sûr et bien malgré eux, un inattendu moment de grâce auditif. 2 stations pour moi. Je suis descendu, les portes se sont refermées derrière la sonnerie, la rame s'est lancée, le chant s'est engouffré dans le tunnel.

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19 octobre 2004

C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures ?

Je sortai de la boulangerie tout à l'heure, 2 chaussons aux pommes enveloppés quand je l'ai croisée. "Excusez-moi, un euro pour m'aider s'il vous plaît" tête levée et regard franc. Ni agressif, ni pleurnichard. Petite, la soixantaine correctement vêtue et coiffée d'un chapeau de pluie. Je l'esquive, excédé, en lui répondant sans m'arrêter, "je n'ai plus d'argent madame", poursuivant ma route vers le boulot, pas très en avance. Elle n'a pas insisté, ne s'est pas arrêtée non plus. "T'es fauché, certes, mais t'as quelques euros dans la poche. Une fortune pour ceux qui n'ont rien. Non non non, elle n'est pas encore assez dégommée pour mériter qu'on lui donne attention et encore moins l'aumône. Attendre que son orgueil ne soit plus en lutte, qu'elle assimile qu'il n'y a rien à espérer de l'autre, que cette attraction terrestre contre laquelle elle se bat l'engloutisse enfin, qu'elle sente la pisse et la crasse, qu'elle se réfugie comme un bernard-l'hermite derrière un monticule de sacs elle aussi, et surtout, surtout, que ses yeux ne quittent plus cet amas de chiffons puants, son nouveau royaume qui la protègera désormais de la civilisation environnante. Elle rejoindra les autres, ceux qui n'ont plus d'autre couleur que le marron-grisâtre et se fondent avec leurs cartons, ceux que l'on ne voit plus et qu'on n'entend pas, ceux qui n'ont plus forme humaine et que l'on ne devine plus que par la puanteur. Ceux-là font désormais partie intégrante du mobilier urbain, ils ne nous dérangent pas. Un parcmètre, un distributeur de billets, une poubelle, un clodo." Je fouille au fond de ma poche et en ressort 4 euros et quelques autres pièces. Je me retourne et cherche du regard le chapeau de pluie. Elle ne marchait pas lentement mais ne galoppait pas non plus. En retard pour en retard, ce n'est pas cet écart supplémentaire de 2 minutes (je l'espère) qui remettra ma vie en question. Je rebrousse chemin et la rattrappe, lui donne les 4 euros "Excusez-moi pour tout-à-l'heure madame, je suis désolé". Elle a tendu la main, pris l'argent, je ne me suis pas attardé. "N'attend pas la moindre manifestation de reconnaissance, sois pas con jusqu'au bout". En face, de l'autre côté de la rue à deux mètres du distributeur BHV, un clodo marron-grisâtre a observé le manège. Je ne l'ai pas regardé, je ne lui ai rien donné.
18 octobre 2004

Week-end à Meudon

Je suis fébrile ce soir. Je l'ai d'ailleurs été toute la journée.

Nous sommes allés dans la forêt de Meudon dimanche. Avec le chien.
L'air humide des sous-bois était saturé d'effluves de terre mouillée mêlée à celui des feuilles mortes.
C'est la saison des chataignes. Nous en avons ramassé quelques unes, en priant je ne sais quel bon dieu de ne pas en prendre une sur la tête à chaque raffale de vent.
Il pleuvait des chataignes tout autour de nous. Il a plu tout court, d'ailleurs. Il n'a pas plu tout le temps, la pluie était aussi fine que dense et dans ce festival de couleurs et d'odeurs, elle était ennivrante. Et j'étais bourré... Voilà comment j'ai rapporté avec nos chataignes une jolie petite crève.
Elles tombaient du plus haut des arbres sur le tapis de feuilles avec un bruit mat, et nous allions du bout des doigts les sortir de leur bogue. Ce qui rendait légitime le mérite de notre modeste récolte. 
Passées au four, elles se sont avérées succulentes et nous ont offert ainsi une petite soirée automnale presque comme dans les livres d'enfants.
Nous y retournerons dans cette forêt, en hiver aussi, où elle doit être alors très belle... Le charme serait intact si on ne tournait pas deux heures dans Meudon pour retrouver la gare RER C. Un jour viendra.
28 août 2004

Jour J-2

.........m'ouaifff, non. Pas grand chose à dire à cette heure... Temps maussade, moral pas brillant, pas en berne non plufff... Cette journée s'annonce plate.

24 août 2004

Home, sweet home

Bientôt le retour des derniers aoutiens, gueule moribonde et hâle excessif, le moral dans les chaussettes, s'exhibant avec le t-shirt souvenir des vacances alors qu'il fait un froid de canard à Paris. Bientôt nous serons tout-contre les uns les autres, à savourer l'haleine fétide du voisin et à humer la fragrance des pets foireux lachés aux heures de pointe par un putain d'enfoiré débutant, qui rougira derrière son acné, ou l'amateur, qui regardera les autres l'oeil lourdement accusateur. L'expert, celui-là, reste impassible et difficile à détecter. Quoique, en observant bien, alors que tout le monde frise le malaise, trop accentuée sa passivité le désigne comme coupable du méfait. Tout n'est pas perdu : aucun de ces enfoirés ne résiste au regard entendu, Attention, tout est question de nuance : ne surtout pas confondre le regard entendu et le regard accusateur (grosse erreur stratégique). Bienque les deux regards vous assurent un joli retour de boomerang, rappelez-vous que par le regard accusateur vous prenez le risque, aux yeux de quelques voyageurs éclairés, de passer vous-mêmes pour le pétomane, catégorie amateur... Tt tt tt tt. Le summum de l'art réside dans le lâché de pet en choisissant la victime à laquelle on adressera le regard entendu. La rentrée promet d'être chaude.
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